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CAPITALISME DE LA BARBICHETTE

CAPITALISME DE LA BARBICHETTE

Rédigé par Patrick Beauvillard le 06 septembre 2008 à 18:14


Même principe : des notes prises à la volée au cours de la discussion, sans relecture. Morceaux choisis, en fonction de ma sensibilité, en attendant la publication de compte-rendu plus complet.

Introduction de François Bayrou :

Dans notre constitution, la république est définie par 3 adjectifs : Elle est démocratique, laïque et sociale. Ce sont les piliers du pacte civique qui nous réunit et nous permet de vivre ensemble. Ces trois piliers subissent des atteintes graves.

Qu'est ce qui garanti le citoyen fasse à l'arbitraire ? La séparation des pouvoirs. Pas seulement exécutif, législatif et judiciaire, mais également économique et médiatique.

La laïcité, d'une certaine manière, n'est pas autre chose qu'une forme de séparation des pouvoirs.

Autour de F. Bayrou, 3 personnes (1 économiste et 2 journalistes) : Jean-Claude Casanova - Daniel Schneidermann - Laurent Mauduit. Malheureusement, Eva Joly en mission à l'étranger ne peut être là.

Intervention de Jean-Claude Casanova :

3 problèmes posés par la démocratie :
- le gouvernement de tous et l'égalité des citoyens
- représentation des citoyens (de Montesquieu : la loi la plus importante en démocratie est donc la loi électorale).
- l'égalité politique n'est pas la fin de toutes formes d'égalité (ex: Si les riches maltraitent les pauvres, la démocratie fonctionnera mal).

Quels son les problèmes centraux de la société française :
- une excessive centralisation des pouvoirs, qui s'abrite derrière le mythe gaulliste ("Faites la paix, sinon faites un roi - Marcel Sembat") : des représentants de l'état qui gère des départements, des ressources locales extrèmement faibles, etc...
- le pouvoir donné au Président de la République
- la majorité parlementaire, assurée par le mode de scrutin

D'où une paradoxe: La France est au premier rang en Europe pour "la force de son éxécutif", mais au dernier rang sur la "rapidité de mise en oeuvre de ses réformes".

Intervention de Daniel Schneidermann :

La France a les médias que son histoire lui a donné. La rubrique reine est la rubrique politique. Ils accordent une importance démesurée à la "chronique de la cour", dans la tradition la plus futile. Puis, peu à peu, à cela s'ajoute un autre ressort, celui du marché: "la logique de l'audience".

On a donc des médias extrèmement insuffisants, extrêmement en dessous de la mission démocratique qui est la leur :
- avec l'énorme "point aveugle" de l'étranger (ex: le Pakistan - essentiel et totalement ignoré).
- immense point aveugle de tout ce qui n'est pas Paris (les Régions Françaises, totalement absente).
- immense point aveugle de la société française (ex: le temps nécessaire aux médias pour se rendre compte des problématiques de baisse du pouvoir d'achat).

Un très grand motif d'optimiste : Internet, qui permettra une bascule. Comment ? A quel rythme ? Je ne sais pas. Mais
- internet permet de s'adresser à un nombre maximum de personnes avec un investissement minimum.
- internet porte en lui, dans ses gènes, le dialogue entre l'émetteur et le récepteur (le journaliste - la cible)

La technologie va donc secourir une situation très insatisfaisante.

Illustration de François Bayrou :

A l'audition à la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale : le Rapporteur (Charles de Courson) rapporte que la décision d'arbitrage est sans fondement légal. Le Président du CDR : idem.

Echos dans les médias ? Effacés. Il a fallu qu'un certain nombre de médias indépendant pour que soit porté à la connaissance du public un certain nombre de choses.

Intervention de Laurent Mauduit :

Mille facteurs qui se combinent, partout dans le monde, qui font que la presse papier décline et stagne. En France, un facteur ajoute à tout cela : la dépendance. Qui sont les prioriétaires
- Le Figaro : Dassault (une logique de part d'influence - pas de par de marché)
- Libération : Rothschild (ami du Président de la République)
- Les échos : Bernard Arnaud (plus grand PDG français, ami du Président de la République)
- Le Monde : Lagardère (ami de Nicolas Sarkozy)

La presse est tombée dans le capitalisme de la barbichette, le capitalisme d'influence :
- La normalisation économique amène la normalisation éditoriale : l'indignité de la ligne éditoriale du Monde avant le premier tour des élections présidentielles.
- Seul MédiaPart a publié la rémunération des PDG (dont B. Arnaud, propriétaire des Echos est #1). L'information a été donnée par un journaliste qui "ne pouvait pas la publier".
- mille exemples pourraient être donnés et pas seulement dans le monde du journalisme...

Nous sommes en France dans un système de consanguinité malsaine, et la presse n'est pas la seule victime. Légiférer n'est pas la seule réponse à ce défi : structures juridiques nouvelles (ex: fondations), taux de TVA (2,x% pour la presse papier - 19,6% pour internet), etc...



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